Fondement Théorique du Jeu
Les Principes Génétiques de l’Héritage
Malgré la pertinence que ces découvertes vont acquérir plus tard, les œuvres de Mendel passent inaperçues pendants longtemps. Ce n’était qu’en 1900 que Hugo de Vries, Carl Correns et Erich von Tschermak redécouvrent ses oeuvres. Ainsi, Gregor Mendel passerait à la postérité comme le découvreur légitime des bases génétiques de l’hérédité et il est considéré comme le père fondateur de la Génétique.
Que peuvent nous apprendre les Mendelius ?
Races pures et croisements dérivés
Si deux individus rouges se croisent, tous leurs descendants seront rouges, puisque le père et la mère donneront à leurs descendants un allèle R, comme suit :
RR x RR → RR
La même chose se produira quand deux individus blancs se croisent. Tous les descendants seront blancs :
BB x BB → BB
Que se passe-t-il quand un individu rouge se croise avec un individu blanc ? Selon le raisonnement ci-dessus, l’individu rouge apportera toujours un allèle R à la progéniture, tandis que l’individu blanc apportera toujours un allèle B. En conséquence, tous les descendants seront de couleur RB, c’est-à-dire ocre :
BB x RR → RB
Mendel a observé qu’un croisement entre deux races pures qui varient d’un caractère déterminé donne lieu à une première génération de descendants identiques entre eux au niveau phénotypique (manifestation du caractère, dans ce cas la couleur de peau) et génotypique (configuration des allèles, dans ce cas RR, BB ou RB). Dans certains manuels, ce fait est décrit comme le Principe de l’Uniformité.
Croisements mixtes
Nous avons appelé ici un croisement mixte à celui dans lequel intervient un individu de race pure (RR rouge ou BB blanc) et un hybride (RB ocre).
Premièrement, il faut analyser la descendance issue du croisement entre un individu blanc et un ocre. L’individu blanc fournira toujours à la progéniture un allèle B, tandis que l’ocre fournira la moitié du temps un allèle B et l’autre un allèle R. Pour voir plus clairement l’effet que cela aurait sur la progéniture, nous allons utiliser ce qu’on appelle en biologie un échiquier de Punnett. Dans ce tableau ont été représentés les gamètes (ovules et spermatozoïdes, ou cellules reproductrices) qui forment le parent blanc dans la première colonne verticale, tandis que les gamètes qui forment le parent ocre sont représentés dans la première ligne horizontale. Comme nous le verrons plus loin, les gamètes ont un seul allèle pour chaque gène plutôt que deux. Ensuite, il suffit de remplir les cases intérieures de la table en faisant toutes les combinaisons possibles de gamètes. C’est-à-dire, le premier gamète d’un parent joint avec le premier de l’autre, le premier d’un parent avec le second de l’autre et ainsi de suite :
Les proportions qui en résultent sont donc :
BB x RB → 50% BB : 50% RB
De même, pour un croisement entre un individu rouge et un individu ocre :
RR x RB → 50% RR : 50% RB
Croisements entre des individus hybrides
Que se passe-t-il quand deux ocres se croisent ? Chacun de ces individus apportera à la progéniture soit un allèle R, soit un allèle B avec une probabilité égale (50%). Donc, en utilisant à nouveau la échiquier de Punnett, le résultat serait comme suit ci-dessous :
RB x RB → 25% RR : 50% RB : 25% BB
En observant les résultats de ces croisements, Mendel a compris que l’information génétique de chaque individu pour un caractère est déterminée par deux facteurs (maintenant appelés allèles), qui se séparent pendant la formation des gamètes et se rejoignent après la fécondation. Les gamètes n’auront donc qu’un seul allèle et non deux comme le reste des cellules non reproductrices. Le sens biologique de ce phénomène est de maintenir constante la quantité d’information génétique chez les descendants, de telle sorte que lorsque les gamètes maternels et paternels s’unissent pour donner naissance aux descendants, le nombre d’allèles (2) soit maintenu, en héritant toujours un allèle de chaque parent. Ceci est connu comme la Première Loi de Mendel ou Loi de la Ségrégation des Allèles.
Aujourd’hui, nous savons que les gamètes souffrent d’une division cellulaire réductrice ou méiose, ce qui implique une réduction de moitié du patrimoine génétique, de sorte que chaque gamète ne contienne qu’un allèle pour chaque gène.
Enfin, il est important de remarquer que l’hérédité de la couleur de la peau n’affecte en rien l’hérédité d’un autre caractère, comme le sexe de l’individu. Ceci constitue la Deuxième Loi de Mendel ou Loi de l’Assortiment Indépendant des Caractères.
C’est le cas des gènes indépendants, c’est-à-dire des gènes qui se trouvent sur des chromosomes différents ou très loin dans le même chromosome.